Selon le rapport GIIN (Global Impact Investing Network) publié récemment, il y a des raisons d'être optimiste pour l'avenir du secteur de l'investissement d’impact.
Les fonds d'investissement de ce secteur, avec une capitalisation de moins de 100 millions $ sur la période de 1998 à 2010, offrent un TRI net de 9,5 % à leurs investisseurs.
Ceci contre 4,5 % pour les fonds de taille similaire évoluant dans le secteur d'investissement traditionnel. Les fonds d'investissement d’impact portés principalement sur l'Afrique ont particulièrement bien performé, avec un rendement surprenant de 9,7 %. Parmi les secteurs d'investissement les plus communs:
- L'inclusion financière : la prestation de services financiers aux populations qui autrement n’y auraient pas accès, comprenant des investissements dans le secteur de la microfinance, du financement de petites et moyennes entreprises et de la banque communautaire.
- Emploi : les stratégies qui mettent l'accent sur la création d'emplois dans les zones en demande, l'amélioration de la qualité du travail et le développement de la main-d'oeuvre.
- Le développement économique : investir dans les secteurs qui favorisent l'amélioration des conditions économiques et du niveau de vie. Cela comprend des entreprises qui contribuent à la création d'infrastructures de base, telles que le transport ou les télécommunications.
- Mode de vie durable : Améliorer l'accès aux produits et services sains et respectueux de l'environnement. Cela inclut les produits de santé (naturels et biologiques) et les aliments produits localement.
- Agriculture : les investissements sur la totalité de la chaîne alimentaire et la chaîne de valeur agricole orientés vers des pratiques efficaces et durables pour des améliorations de rendement qui aident à nourrir plus de personnes à moindre coût afin d’améliorer les moyens de subsistance des petits exploitants agricoles.
- Education : investir dans des innovations ou des modèles d'affaires qui améliorent les résultats scolaires ou élargissent l'accès à l'éducation.
Comment peut se positionner le Luxembourg dans ce secteur?
Le Luxembourg peut se positionner favorablement par deux approches. La première et la plus évidente est d'établir un centre d'excellence pour l'investissement d’impact au sein de notre écosystème financier. La deuxième, qui est un peu plus difficile à atteindre, est de construire un pipeline crédible d'entrepreneurs sociaux au Luxembourg. Bien que peu visible, le Luxembourg a une panoplie de problèmes sociaux qui doivent être abordés. Une configuration juridique favorable et un bon accès au financement conféreraient au Luxembourg l'avantage concurrentiel nécessaire pour jouer un rôle croissant dans ce marché à l’avenir.
Pour conclure, une caractéristique unique des investissements d'impact est que pas toutes les opportunités d'investissement visent les taux de rendement ajusté au risque du marché. Alors que la quête d'un rendement financier adéquate est au coeur de l’investissement d’impact, certains investisseurs – en vertu de leur stratégie – font des concessions sur les rendements obtenus. Cependant, comme le démontre l'étude récente de GIIN, il n'y a nullement besoin de choisir entre le rendement et l'impact social. Des nouvelles bonnes pratiques sont rapidement mises en place dans le secteur et, avec la montée de l'entrepreneuriat social, des nouvelles opportunités d'investissement socialement responsables ainsi qu’attrayantes sont maintenant plus abondantes que jamais.
A propos de l'auteure :
Larissa Best est COO de Tiime et oeuvre dans l'industrie SaaS. Elle a travaillé à New York dans le secteur des fusions et acquisitions et a également dirigé une entreprise de 35 employés pendant sept ans spécialisée dans la propriété intellectuelle.
Elle est passionnée par le monde de l'investissement et notamment les secteurs de l'impact investing, de la santé et des FinTech. Avec son bagage entrepreneurial, elle a à coeur de promouvoir l'entrepreneuriat et particulièrement l'entrepreneuriat social.
Larissa détient un master de HEC Lausanne ainsi qu'un MBA de la Sacred Heart University.