On va rarement au cinéma pour recevoir une claque.
Et pourtant. Certaines sont nécessaires. Demain en est une.
Le point de départ de ce documentaire - roadmovie signé Cyril Dion (militant écologiste tout juste remis d’un burn-out) et Mélanie Laurent (actrice-maman en quête de sens) : l’annonce via une étude publiée dans le très respectable magazine Nature de “la fin possible de notre humanité”.
Selon cette étude, nous disposons de 20 ans pour enrayer ce processus lié aux émissions à effets de serre. Le ton est donné, l’urgence est de mise. C’est donc la gorge nouée qu’on embarque dans ce film pour une aventure de deux heures qui nous raconte la fabuleuse histoire de la préservation de la biosphère. Et là, tour de force : le vent tourne, le ton vire à l’éminemment positif, à l’hymne à la vie. On part donc pour un tour du monde déconstruit mais sympathique qui nous fait découvrir des solutions innovantes jubilatoires aux quatre coins du monde.
En passant par les grands thèmes comme l’agriculture, la consommation, la démocratie, l’éducation, l’énergie, on découvre que les solutions sont forcément locales, que les villes ont un rôle fondamental à jouer en soutenant des communautés locales unies et engagées, que ce sont les initiatives citoyennes qui font et feront la différence. Surtout, que nous devons aujourd’hui repenser non seulement notre modèle économique mais tout le système puisque tout est lié.
Parfois simpliste, candide et donc un peu irritant, le film a tout de même le grand mérite de rompre avec le catastrophisme habituel des documentaires écologiques. Il redonne confiance dans l’intelligence, la bienveillance et l’ingéniosité de l’espèce humaine. C’est déjà beaucoup.
On en ressort plus malin et surtout contaminé par l’envie de se lancer. C’est là devant nous et c’est maintenant : “We didn’t start with “let’s save the planet”. Cause that was too grand. We started where we are.”
Actuellement au Luxembourg à l'Utopia, et dans toutes les bonnes salles francaises.