Michal Bohosiewicz a lancé il y a moins de 2 ans sa marque de produits pour apiculteurs. Ancien d'Amazon, il a réussi à la hisser parmi les meilleures du secteur. Il est également l'un de nos plus anciens coworkers et une figure connue et reconnue de la communauté nyuko. Quelques jours avant son départ du Luxembourg vers d'autres horizons, nous avons discuté avec lui de son parcours et de ses meilleures astuces.
Qu'est-ce que tu fais dans la vie ?
Je dirige une entreprise en collaboration avec mon associé et nous produisons des équipements d’apiculture sous la marque HumbleBee.
Quel était ton métier de rêve quand tu étais enfant ?
Avoir ma propre société !
Comment c'est, le quotidien dans un espace de coworking ?
C’est super, j’adore ! Je ne suis pas quelqu’un qui peut travailler tout seul, j’ai besoin d’être entouré. C’est une des seules choses qui me manquent du salariat : avoir des gens autour qui m’inspirent et avec lesquels je peux avoir une conversation agréable. Et je n’aurais pas pu trouver mieux que mon expérience à nyuko !
Comment organises-tu tes journées ?
Mon associé vit à Vancouver, cela impacte ma journée puisque je dois être disponible en soirée. Donc en général je viens travailler entre 9h et 15h ou 16h, je rentre chez moi et je me change les idées. Quand mon associé se réveille, nous débattons sur les problèmes en cours et j’utilise son feedback pour finir ce que j’ai commencé dans la journée. Ce n’est pas évident de planifier à l’avance car nous sommes dans une phase de croissance et les choses évoluent vite.
Comment ton associé et toi vous vous répartissez le travail ?
Mon associé a un background technique, et j’ai toujours fait le commercial. Je gère les fabricants, les sociétés de contrôle de qualité, de logistique et la plupart des freelances avec lesquels nous travaillons.
Mon associé et moi sommes très différents, nous sommes rarement d’accord dès le départ. En général on analyse les données, et ensuite on tombe d’accord. Mais c’est formidable et ça a vraiment aidé notre croissance.
Mon associé et moi venons tous les deux d'Amazon, donc nous croyons dans les plateformes de vente, nous savons les utiliser pour la croissance de notre société.
Quels sont tes étapes clés en tant qu'entrepreneur ?
La première c’était le jour de notre lancement, quand des gens ont acheté nos produits. C’était incroyable parce qu’on ne pensait pas que ça arriverait si vite ! Quand on a vu arriver les commandes les unes après les autres, on a cru à un bug !
La suivante c’est notre lancement aux Etats Unis. Au départ nous visions seulement l’Europe et ça se passait bien. Nous n’osions pas tenter les Etats Unis parce que nous pensions que la concurrence y était plus rude. Et quand nous nous sommes finalement lancés, cela a même mieux marché qu’en Europe !
L’étape suivante c’était le moment où l’on pensait être rentables. Et ensuite le moment où on était réellement rentables, dix bons mois plus tard !
La dernière étape c’était tout récemment, quand notre site est devenu une source pertinente de vente. Mon associé et moi venons tous les deux d’Amazon, donc nous croyons dans les plateformes de vente, nous savons les utiliser pour la croissance de notre société. Ce que nous ne savions pas c’était comment le faire sur son propre site. Mais on y arrive !
Comment passe-t-on d'Amazon aux équipements d'apiculture ?
Je suis allé à un cours d’apiculture ici au Luxembourg. Je m’intéresse à plein de choses, je suis un peu geek… Je t’avais dit que je voulais être entrepreneur, donc je vois et je teste des opportunités de business tout le temps. Celle-ci me semblait pertinente. Les produits concurrents n’étaient pas super, on a pensé qu’on pouvait faire mieux.
Quels sont tes objectifs pour l'année ?
Nous lançons de nouveaux produits, y compris des ruches. Notre objectif est de maintenir une qualité similaire à nos autres produits, ce qui est un challenge puisque nous travaillons avec un nouveau fabricant.
Comment passer de rien à numéro 1 sur Amazon ?
C’est très simple : tu fais les meilleurs produits, et tu offres le meilleur service. A mon avis on pense un peu trop à hacker le système, particulièrement en e-commerce. Il n’y a pas de « truc ». Si tu veux dédier ta vie à en trouver, ce serait un mauvais investissement de ton temps.
Ce n’est qu’une question de qualité : qualité de produit et qualité de service. En Europe la qualité du service est ridicule. On s’y est habitués, jusqu’à un certain seuil, mais on ne devrait pas ! On devrait exiger mieux. Si un client achète l’un de mes produits et n’en est pas content, quel que soit le problème, soit il reçoit un produit de remplacement, soit il est remboursé. C’est aussi simple que ça. A la fin, le client mécontent devrait être plus impressionné par ton entreprise que le client satisfait.
Quel canal de vente recommanderais-tu aux startups qui voudraient se lancer dans le e-commerce ?
Cela dépend du produit en question. Quel type de produit est-ce ? Est-ce toi qui produit le produit ou non ? Est-il déjà distribué sur ce marché ? Es-tu le fabricant ou le propriétaire de la marque ? C’est la question numéro 1.
La question numéro 2, d’après moi, doit concerner le packaging complet. On a tendance à se poser la question trop tard, pourtant elle devrait être résolue avant même que le produit soit finalisé ! Quand tu vends un produit en ligne, ça fera une énorme différence. Parfois si tu rétrécis ta boite d’un centimètre, tu peux économiser 50% sur tes frais d’expédition.
Il y a certains produits qui se vendent très bien sur les plateformes grâce à leur ratio volume/prix, et d’autres non. Il n’y a donc pas de réponse évidente à cette question, mais je pense qu’il faut vraiment explorer les plateformes, surtout si tu fabriques ton produit. La plateforme d’Amazon a une énorme base de clientèle, tout comme Ebay, tout comme Rakuten. Ça te permet d’arriver à un certain volume de produits plus facilement.
Tu pars bientôt du Luxembourg, qu'est-ce qui va te manquer le plus ?
L’équipe nyuko 🙂 Et mes amis, et le petit aéroport où tu peux arriver une demi-heure avant ton vol et ne pas le rater ! Aller au travail à vélo aussi. Luxembourg est une jolie ville, j’y ai passé du bon temps.
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